Les discours des hommes politiques n'engagent que ceux qui y croient. Cette assertion qui a fini d'être un adage populaire, trouve sa pertinence dans le retournement politique d'avant-hier de l'ex-Premier ministre Idrissa Seck. Ce dernier, en choisissant la date-symbole du 4 avril pour déclarer sa candidature à la prochaine présidentielle, trahit son sermon de ne jamais se présenter à une élection contre Wade. 'Si Abdoulaye Wade est candidat en 2007, je n'y serai pas (...). Vous n'en verrez pas le spectacle', avait-il martelé, lors de sa conférence de presse tenue à son domicile, la veille d'un déférement à une convocation de la Division des investigations criminelles. La politique n’étant pas une science exacte et en la matière, la vérité n’étant jamais établie d’avance, nombre d’observateurs, en dépit des assurances données par l'édile de Thiès, s'étaient néanmoins fait une religion sur l'avenir politique d'Idrissa Seck. Et ils ne voyaient d'autre alternative pour lui que de croiser le fer avec Wade en 2007. Les arguments qui fondaient une telle thèse tenaient au fait que, jamais, dans l'histoire des conflits entre hommes politiques, il n'y a eu autant de faits et de circonstances qui militaient en faveur d'une rupture définitive entre Me Wade et son ex-proche collaborateur.
A présent, on s'attend à une lutte sans merci entre le 'père' et son fils putatif et ce spectacle est parti pour être des plus suivis. A moins que tout cela ne relève que du bluff et s'inscrive dans le long feuilleton de tragi-comédie dont beaucoup de Sénégalais sont lassés d'en deviner continuellement l'épilogue. Les voies de la politique étant insondables, certains observateurs craignent en effet qu'un scénario catastrophe ne se produise à la prochaine présidentielle. 'Et si Wade voulait anéantir l'opposition à travers la candidature de Seck, avec une possible alliance avec ce dernier au second tour ?', s'interrogent-ils.
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