Ils l’ont encore en travers de la gorge. La présidentielle de 2017, attendue par l’ensemble de la classe politique sénégalaise, n’aura pas lieu l’an prochain. Ainsi en a décidé le président Macky Sall, qui a renié sa parole et sa promesse de s’appliquer un mandat de 5 ans. À la place, les Sénégalais auront droit à un référendum sur des réformes constitutionnelles qui ne concernent pas le mandat en cours. Lequel référendum a fini de diviser la classe politique en trois camps.
Au sein de l’entourage présidentiel, notamment de l’Alliance pour la République (Apr), les défenseurs du Non à la réduction du mandat présidentiel, en cours ou pour les prochains, se sont largement exprimés à travers la presse, depuis 2012, pour inviter leur mentor, Macky Sall, à se conformer au texte de constitution sur lequel il a prêté serment, en avril 2012. Ce qui revient à se conformer à la loi, d’une part, et à violer un autre serment, un engagement solennel, celui de ne faire que 5 ans si élu, d’autre part.
En effet, cette décision qualifiée de «wax waxete» que les Sénégalais n’ont pas pardonné à l’ex-président Wade, justement sur la même question du mandat, revient au galop et déchaîne les passions dans le landerneau politique. Macky Sall et ses lieutenants sont déjà entrés en campagne pour le Oui, alors que l’opposition et la société civile continuent d’occuper les médias pour fustiger l’attitude du chef de l’État qui leur coupe l’herbe sous le pied, en reportant de deux ans, la présidentielle censée se tenir en 2017, comme promis et réitéré, plus d’une fois, par Macky Sall lui-même.
En convoquant les Sénégalais aux urnes le 20 mars prochain, une date qui a été arrêtée sans concertation avec la classe politique, annoncée dans la foulée de la décision qui rendait officiel le report de la présidentielle, le président Macky Sall, sous le feu des critiques, depuis lors, prend le risque de transformer cette consultation populaire en une élection où il sera question d’exprimer son adhésion ou son rejet de la politique qu’il incarne, peu importe le contenu du texte soumis au vote. Vu sous cet angle, le référendum ne portera pas que sur les 14 points de réformes proposées et comportant des zones d’ombre que rejettent les défenseurs du Non.
Au sein de l’opposition et d’une partie de la classe politique, le mot d’ordre en vigueur est de faire triompher le Non. Une manière de sanctionner la promesse non tenue du président Macky Sall qui part rassuré, mais pas certain d’avoir le dernier mot, étant donné qu’il fera face à deux camps : celui du NON (de l’opposition y compris d’une frange de l’Apr), et celui de l’abstention pour ces électeurs qui ne se retrouvent ni dans l'un ni dans l'autre camp. La mobilisation pour le Oui, la bataille pour le Non et la tentation de l’Abstention dressent les contours d'une présidentielle anticipée, une sorte de «mid-term election» en faveur ou contre la politique d'un président qui en sortira affaibli, ou renforcé. La consultation populaire du 20 mars prochain, sera à la fois déterminante pour les législatives de 2017, et décisive pour la présidentielle de 2019. Ouvrant la voie à une réélection éventuelle de Macky Sall, elle renferme en même temps les germes d'une débâcle éventuelle née d'un faux pas sur le non-respect d'un engagement solennel, lequel pourrait déboucher sur une sanction populaire: un mandat unique de sept ans.
11 Commentaires
Casamance
En Février, 2016 (18:02 PM)Anonyme
En Février, 2016 (18:51 PM)Macky
En Février, 2016 (18:54 PM)Anonyme
En Février, 2016 (18:55 PM)Au passage bujumbura devrait décliner sa médiation car n'ayant plus aucun intérêt après cette démonstration de manque réel de respect envers son peuple.
Junior
En Février, 2016 (19:02 PM)Junior
En Février, 2016 (19:02 PM)Occident Decadent
En Février, 2016 (19:06 PM)Mackiavel
En Février, 2016 (19:16 PM)Le mackyavelisme de ce Macky SALL ne me surprend pas du tout !
De la perfidie , l ' evidente mauvaise foi , a son manque de reconnaissance ,
...DIOME...WOLLEURE...GATHIE...KERSA....TEGUINE..FAYDA..., etc..,
s ' ajoutent une liste exhaustive de contre - valeurs bien senegalaises ,
faisant de lui un homme a ne point croire : ,..someone you cannot ..trust !
WAKHONE NA LENE KO...depuis son accession au pouvoir ,
vu ses multiples decisions , aventures politico judiciaires , deviations ,
derives , diversions et autres demarches vers une recolonisation
de ce foutu pays , remis a la France !
WASSALAM... a vous tous , au pays come dans la diaspora ..
et un gros...merci...a Momar Mbaye...de la part de ..Sangomarien
Anonyme
En Février, 2016 (19:21 PM)OBAMA le disait à un journaliste africain d'une réponse cinglante car celui ci lui reprochait de n'avoir rien fait pour l'Afrique: "il faut d'abord que vos hommes politiques en Afrique sachent partir au terme de leur mandat et ne s'éternisent pas au pouvoir en changeant constamment leur Constitution"
Anonyme
En Février, 2016 (21:52 PM)Nous allons donc non seulement faire perdre Macky le référendum mais les présidentielles de 2017 ou 2019 inchallah. Le temps va faire la différence car nous avons mis Wade ko pour vous donner accès au fauteuil de président. Mais c'était de la peine perdue pour tout le Sénégal
Diaspora Sénégalaise unissons nous si nous souhaitons sortir ce pays de ce marasme économique et intellectuels car il y va de l'avenir de tous.
Vive la liberté d'expression, vive le Sénégal
Anonyme
En Mars, 2016 (11:54 AM)Participer à la Discussion