Près de cinq millions de Sénégalais sont appelés aux urnes, dimanche 25 février, pour le premier tour de l'élection présidentielle. Le Président sortant Abdoulaye Wade, 80 ans, est persuadé d'être réélu au premier tour. Pourtant il est face à 14 autres adversaires, parmi lesquels le président sortant Abdoulaye Wade, deux de ses anciens Premiers ministres Moustapha Niasse et Idrissa Seck, ainsi que le Premier secrétaire du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng. La fin de campagne s’est déroulée dans un climat tendu. Des affrontements ont opposé les partisans du chef d’Etat sortant à ceux de son principal rival Idrissa Seck.
De notre envoyé spécial permanent
Le Sénégal est l’un des rares pays d’Afrique à avoir connue une alternance pacifique. Après 40 ans de règne socialiste, les électeurs ont chassé en 2000 le président Abdou Diouf par les urnes, pour donner les clés du palais au libéral Abdoulaye Wade. A 80 ans, le plus vieux chef d’Etat africain brigue un second mandat de 7 ans L’enjeu aujourd’hui est de savoir si le Sénégal va confirmer l’essai avec une nouvelle élection incontestée.
Lors de ses vœux de nouvel an, Abdoulaye Wade a promis de faire mieux qu’en 2000, avec la refonte totale du fichier électoral et l’introduction de données biométriques sur les cartes d’électeurs. Mais ces derniers jours face à un président martelant qu’il sera élu dès le premier tour, l’opposition a crié à la préparation d’une fraude généralisée, tout en dénonçant une distribution sélective des cartes électorales, malgré les assurances du ministre de l’Intérieur promettant que chacun aurait son document de vote avant le jour « J ».
Sur le papier, les garanties de transparence du scrutin sont plus importantes qu’en 2000. La régularité du scrutin sera surveillée par une Commission nationale électorale autonome (CENA) qui a plus de pouvoir que l’Observatoire national des élections, il y a sept ans. La CENA est associée à tous les niveaux du processus à partir de la constitution des listes. Ses représentants, comme ceux des différents candidats sont en principe présents dans les 11 490 bureaux de vote répartis à travers tout le pays jusqu’aux lieux de centralisation des résultats.
Le bon déroulement des opérations sera également surveillé par près de 2 000 observateurs dont 1 300 nationaux coordonnés par une organisation sénégalaise, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme. Sans oublier les journalistes des nombreuses radios privées sénégalaises collés à leur téléphone portables qui, comme en 2000, signalent le moindre incident en direct.
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