L’ex-leader de Convergence socialiste estime qu’il «n’y a pas eu de congrès» au Ps, analyse la réélection de Tanor, la candidature «courageuse» de Aïssata Tall Sall, la «manque d’audace» de Khalifa Sall. Malick Noël Seck révèle également avoir reçu un coup de fil de Karim Wade entre les deux tours de la Présidentielle de 2012.
Que pensez-vous du Congrès du Parti socialiste ?
Il
n’y a pas de Congrès au Parti socialiste ; il n’y a qu’une mise en
scène, une supercherie infernale. Le Congrès est par définition une
assemblée solennelle pour débattre d’une question, élire de nouveaux
leaders afin de renouveler les instances du Parti. Or, cela fait vingt
ans que le Parti socialiste est sous la direction de Ousmane Tanor
Dieng, c’est-à-dire vingt années que les militants sont soumis au diktat
d’un homme qui perd.
Vous étiez un des symboles de cette
jeunesse socialiste qui a combattu Wade. Après son départ, vous avez
demandé la «destitution de Ousmane Tanor Dieng». Avez-vous des problèmes
avec les leaders ?
J’ai sondé les idoles et j’ai trouvé
qu’elles étaient vides. On met longtemps à découvrir que le Parti
socialiste sénégalais, depuis l’avènement de Tanor Dieng, est une vision
de l’esprit, un mirage, un cynique mensonge et l’on met encore plus
longtemps à l’accepter. Je pensais que nous avions une mission de
restauration de la dignité de l’homme au Sénégal, d’éradication de la
pauvreté, du chômage, de l’illettrisme et de la famine qui sévit encore
dans le Nord. Je pensais aussi que nous étions un parti d’opposition et
non de compromission et que nous n’allions jamais conclure, par lâcheté
ou par intérêt, des accords douteux pour déguiser nos défaites. Puis un
jour, en pleine campagne présidentielle en 2012, entre les deux tours,
j’ai reçu un appel téléphonique de Karim Wade, le fils du Président en
exercice. Il souhaitait que nous nous rencontrions. Je dois préciser que
je ne connais pas Karim Wade, je ne l’ai jamais rencontré non plus. Il
avait obtenu mes coordonnés par l’intermédiaire d’un membre éminent du
Parti socialiste qui, aux dernières nouvelles, fait toujours partie du
Bureau politique.
Dites-nous qui c’est…
Je n’en
vois pas la nécessité, mais quand on sait l’acharnement avec lequel j’ai
combattu Wade, on imagine sans peine quelle fût ma stupéfaction. Je
m’en suis immédiatement ouvert à Ousmane Tanor Dieng qui, comme à son
habitude, n’a jamais rien fait.
Et quelle a été la réaction de Tanor ?
Ousmane
Tanor Dieng savait que des membres de son entourage m’avaient approché
entre les deux tours pour que je prenne contact avec Souleymane Ndéné
Ndiaye, le Premier ministre de Wade. Que voulez-vous que je pense du
Secrétaire général, lorsqu’au sein du parti, en pleine campagne
électorale, un membre du Bureau politique se révèle être à la solde des
Wade et que rien n’est fait pour le confronter et l’écarter ?
Permettez que j’insiste. Qui était «à la solde des Wade», comme vous le dites ?
N’insistez
pas. Retenez que c’est à partir de ce moment que le doute s’installe et
que tout le monde devient suspect. Et à partir de là, tout s’enchaîne.
Je me souviens encore que deux jours avant le début de la campagne
présidentielle, nous n’avions toujours pas de Directeur de campagne,
preuve formelle que nous n’avions aucune stratégie. Les budgets alloués
aux différentes coordinations étaient pitoyables pour ne pas dire
inexistants. Les quelques déplacements du Secrétaire général à
l’extérieur de Dakar s’adressaient à un électorat socialiste qui nous
était déjà acquis. C’était lui qui, hier, nous exhortait à quitter Benno
parce que, disait-il, il ne peut y avoir d’élections au Sénégal sans un
candidat socialiste. Et c’est lui qui, par la suite, nous exhortait à
nous présenter aux Législatives dans une formation dont la tête de liste
était Moustapha Niasse.
Ce sont des accusations. N’êtes-vous pas en train de prendre une certaine revanche sur Tanor ?
Tant pis pour ceux qui le pensent.
A quel moment avez-vous décidé d’affronter le Secrétaire général du Ps publiquement ?
Au
lendemain des résultats électoraux, les militants de Convergence
socialiste m’ont accablé de questions. Ils souhaitaient savoir, au vu
des résultats catastrophiques, ce que le Bureau politique entendait
faire. Déjà, la rumeur disait que Tanor, contrairement à ses
engagements, n’entendait pas quitter la tête du parti et ses actions
pour sceller une alliance avec l’Apr et sauver la face le prouvaient.
Face à une protestation grandissante, Doudou Issa Niass organise une
réunion du département de Dakar. Il pensait que les discours d’usage
suffiraient à bluffer l’assistance. Et lorsque la parole fut accordée à
la foule, la première dame qui s’est levée était de Grand Dakar. Elle
voulait rappeler à l’assistance que la responsable des femmes
socialistes de Grand Dakar s’était rendue au Palais présidentiel entre
les deux tours. La salle s’est embrasée, les questions fusaient de
partout et devant l’hostilité grandissante de la foule, Doudou Issa
Niass a immédiatement mis fin à la réunion.
Vous aviez dit que «Tanor
est un passé qui ne passe pas». Pourtant, les électeurs socialistes
viennent de lui renouveler leur confiance contre Aïssata Tall Sall.
Après
l’échec du simulacre de réunion organisé par Doudou Issa Niass, je
m’étais exprimé vigoureusement pour le départ immédiat du Secrétaire
général et pendant que Ousmane Tanor Dieng organisait mon lynchage, on
m’avait demandé, pour faire diversion je suppose, de plaider ma cause
devant le comité des sages, composé d’anciens membres du parti. Je leur
avais alors lu un discours pour leur expliquer que si sans être au
pouvoir, nous cessons d’incarner l’opposition, alors nous cesserons
d’être tout simplement. Je leur ai suggéré que nous devions assumer la
défaite, la questionner, définir les parts de responsabilité pour mieux
la maîtriser afin qu’elle ne se reproduise plus.
Sauf que vous étiez seul dans ce combat, en tout cas officiellement.
Aïssata
Tall Sall avait été la seule personne à m’avoir défendu auprès des
instances du Parti. Khalifa Sall était injoignable ; il avait totalement
disparu et, à l’époque, la majorité des militants qui me donnaient
raison pensait que Tanor ne se représenterait plus, qu’il allait tenir
sa parole en cédant la place à une nouvelle génération de leaders. Il
était naïf de le croire. On les a trompés et aujourd’hui, il est grand
temps qu’ils assument leurs responsabilités.
Quelle majorité ? Pas en tout cas celle qui a voté pour lui…
De
quoi parlez-vous ? Il n’y a pas de vote. Vous verrez demain (au
Congrès) une mobilisation pour applaudir, sans le savoir, la faillite du
parti.
Quelle appréciation faites-vous de l’arrêt du
processus décidé par Khalifa Sall et faisant de Tanor le seul candidat
restant, même si après, Serigne Mbaye Thiam a annoncé la poursuite du
vote ?
Le rejet de sa candidature est tout à son honneur et
ne fait que confirmer le discours que j’avais prononcé devant les
sages. Il y a bien longtemps qu’il n’y a plus d’élections au sein du
parti. Toutes les décisions sont dictées par le sommet au responsable de
coordination qui a pour tâche de distribuer les cartes d’électeur. Il y
a 104 coordinations dans l’ensemble du Sénégal. Le chef de coordination
occupe un poste alimentaire, c’est-à-dire qu’il ne doit son statut qu’à
une soumission totale au Secrétaire général du parti. Pour voter, il
faut avoir une carte d’électeur. Vous n’avez aucune peine à imaginer la
suite de cette histoire. Au lieu de vendre les cartes d’électeur, le
chef de coordination se les approprie ou les distribue à des personnes
qui voteront selon les directives du sommet. Aucun écart n’est toléré,
toute opposition est suivie d’une condamnation irrévocable et sans
appel. Compte tenu du contexte et des échecs successifs du Parti
socialiste, il devrait y avoir une myriade de prétendants au poste de
Secrétaire général et comme par enchantement, il n’y en a eu qu’un seul
que l’on s’est dépêché d’écarter. Cela témoigne de la probité et du
courage exceptionnel de Aïssata Tall Sall, mais surtout du niveau de
corruption au sein du parti.
Comment expliquez-vous que Khalifa Sall ne soit pas candidat comme Aïssata Tall Sall ?
Parce
que c’est un homme d’appareil qui exécute les décisions, qu’elles
soient justes ou pas. La bonne question c’est pourquoi Khalifa s’est
allié à Tanor contre Aïssata Tall Sall ? A l’heure actuelle, l’intégrité
lui commanderait de quitter le parti. Pour cela, il faudrait qu’il se
révolte contre le système qui l’a fabriqué. En a-t-il l’audace ?
Considérez-vous aujourd’hui, après votre exclusion et avec le «cas» Aïssata Tall Sall, que le temps vous ait donné raison ?
C’est
une expression malheureuse, car bien souvent, lorsque le temps vous
donne raison cela veut dire qu’il est déjà trop tard. Je ne veux pas que
le «temps me donne raison» ; je voudrais que les Sénégalais se
réveillent au grand jour de cette terre qui est nôtre, qu’ils oublient
leur appartenance politique ou religieuse et que dans un immense élan
fraternel qu’ils s’unissent pour mettre fin à la kermesse politique.
C’est pour cela que nous avons créé un parti, Mom sa rew, qui est un
Front national de salut public, qui invite tous les citoyens à s’unir
pour une indépendance réelle qui commence nécessairement par une
autonomie monétaire. L’autonomie monétaire nous permet de décider de
notre politique économique et financière, de prendre des risques en
investissant nos revenus sur les marchés du monde au lieu de donner 69%
de nos devises au trésor public français qui les fait fructifier au
profit de l’ancienne puissance coloniale. L’autonomie monétaire doit
générer de la richesse qui permet à un pays d’assurer, par le biais de
la défense militaire, son intégrité territoriale, le respect de l’ordre
constitutionnel et la garantie de la souveraineté nationale. Alors, si
nous devions établir le degré de souveraineté nationale dont nous
bénéficions par rapport à ces trois critères, nous serions forcés de
constater que notre économie est sous tutelle. Notre Armée, sous-équipée
et mal préparée, n’a pas su, en trente ans, réduire la menace que
représentent les sécessionnistes casamançais et nous nous souvenons tous
de ce que Wade fit de la Constitution.
Que conseillez-vous aux militants du Ps ?
Avant
toute chose, je tiens à présenter mes excuses à tous ceux qui ont cru
que le Ps que je représentais, le Ps de la rue et des échauffourées,
existait. Tanor n’a jamais rendu visite aux militants emprisonnés.
Aujourd’hui, ils n’ont plus l’excuse de l’ignorance et un mensonge ne
devient jamais une vérité. On ne sacrifie pas une seconde de sa vie pour
de tels hommes. J’ajouterai que pour qu’il y ait un corrompu, il faut
qu’il y ait un corrupteur. Je veux dire par-là que les autorités ne sont
pas les seuls responsables de nos maux et notre discours devrait, avant
toute chose, s’efforcer de placer l’individu devant ses
responsabilités. Ces gens qui nous gouvernent viennent de chez nous et
se réclament d’une légitimité que personne ne questionne. Comment est-il
possible, dans une société en crise depuis 60 ans, avec une économie en
chute libre, où le chômage touche 49% de la population active, où les
hôpitaux sont de véritables mouroirs et où le détournement de deniers
publics est devenu un sport national, que les populations puissent
encore renouveler leur confiance à de tels individus ? C’est pour cela
que les Locales se placent sous le signe des responsabilités
individuelles, car enfin, qui sommes-nous, si nous continuons d’élire
des hommes qui nous mènent à notre perte ?
Vous êtes tête de
liste dans un mouvement citoyen, Yeesal jotna, qui brigue la mairie du
Point E. Quel bilan faites-vous de la gestion de l’équipe sortante ?
Yeesal
jotna est composé essentiellement d’habitants de la commune qui ne sont
affiliés à aucune des formations politiques traditionnelles. Nous
n’appartenons à aucune coalition, et nous ne nous sommes constitués que
pour offrir une alternative au bilan catastrophique du maire actuel,
Malick Diop. J’avais adressé à cet effet une lettre aux habitants de la
commune pour attirer leur attention sur notre opposition au clientélisme
des états-majors. Nous avons tenté de leur expliquer que les questions
sociales ne relevaient plus de l’attention de nos administrateurs bien
trop préoccupés à former des alliances politiques pour mieux utiliser
leurs fonctions à des fins de promotion personnelle. La commune de
Fann-Point E-Amitié est en train de devenir l’un des principaux pôles
d’attraction de Dakar, mais elle reste une commune extrêmement
inégalitaire, et cette inégalité est flagrante lorsque l’on compare le
Point E à son importante représentation internationale, ses sièges de
directions nationales et d’organisation non gouvernementales à la
dégradation du cadre de vie de Fann Hock et de la zone des Sicap avec
ses quartiers, Rue 10, Amitié 1 et 2, qui présentent au niveau de la
commune la plus grande concentration de résidences avec 785 concessions.
25 Commentaires
Milky Way
En Juin, 2014 (21:25 PM)Sas Baye
En Juin, 2014 (21:29 PM)Veritê
En Juin, 2014 (21:53 PM)Jajeufati
En Juin, 2014 (21:58 PM)Lou
En Juin, 2014 (22:04 PM)Je pense que TANOR n'est pas l'alter ego de son pére à plus forte raison de sa personne. Tanor ne connait même pas ce jeune, il l'a oublié.
Nous sommes des jeunes plus cultivé, plus instruit, plus responsable, plus doué et nous restons avec TANOR dieng, halifa SALL et les autres.
Merci TANOR DIENG pour ta compétence et votre soutien
Vive TANOR
Vive le PS
Slou
En Juin, 2014 (22:13 PM)continues, tu as le soutien des militants du PS
le payas va bouger et nous sommes trés prés pour le combat des électiosn de 2017
Vive TANOR
Vive le PS
Vice le Sénégal
Nonve
En Juin, 2014 (22:46 PM)C'est quoi sa valeur ajouté dans le landerneau sénégaalis. L'insulte, l'arrogance, l'inculte, et la facilité
Il croit que TANOR a d l'argent pour l'entretenir
Tanor gére des milleirs de militants et n'a pas de salaires à te verser.
revoies ta copie et travaille pour gangner ta vie
les jeunes comme lui veulent vivre de la politique
tanor gére des jeunes plus instruits et qui aspirent au développement du Pays et non de leur poche.
Continues dans tes reves et ton reveil sera brutal.
Ton malheur, il faut l'imputer à tes parents qui t'ont mal éduqué et que tu échappes
ton malheur c'est tes parents et non Tanor encorre moins le PS
TANOR est un homme d'état et non des détails
Tu va souffrir d'avantgae car TANOR est là avec ses amis. Si tu n'es pas vraiment content disprait de la situation car attends toi à un retour de baton à chaque fois que tu ataque TANOr, halifa sall ou le PS
Duo De Cancres
En Juin, 2014 (23:05 PM)Dem
En Juin, 2014 (23:40 PM)Saa Baye
En Juin, 2014 (00:06 AM)Poster
En Juin, 2014 (00:26 AM)Khalifa sall un manoeuvrier sans talent
Merci noel
Yaye
En Juin, 2014 (01:19 AM)Stlou
En Juin, 2014 (01:49 AM)Cette femme Aïssata Tall est une vrai Courageuse d'oser secouer le mammouth
Cette description rappelle le Parti Unique ;quel Sénégalais oserait élire Tanor,franchement;
Malick,nous t'avons entendu et nous t'en remercions.Nous vous souhaitons de continuer à garder vos valeurs;
Ki
En Juin, 2014 (01:52 AM)Dr Sidy
En Juin, 2014 (02:16 AM)Css
En Juin, 2014 (04:29 AM)Nadiolo
En Juin, 2014 (07:27 AM)Petit Pa Noel
En Juin, 2014 (07:46 AM)passez tout votre temps à critiquer sans poser d'actes
meilleurs. Tu feras mieux de la boucler mal poli
Mame
En Juin, 2014 (08:21 AM)Sexe
En Juin, 2014 (10:11 AM)Kapeel
En Juin, 2014 (10:32 AM)Miol
En Juin, 2014 (10:44 AM)tanor est le meilleur
Loulaaaaa
En Juin, 2014 (11:08 AM)L'Education des populations est primordiale. Malheureusement il ne faut pas compter sur les dirigeants de tout bord pour simplement l'envisager.
Une fois, un éminent dirigeant aurait déclaré que "Apporter l'éducation aux populations équivaudrait à bruler nos greniers".
Palaka
En Juin, 2014 (21:40 PM)Bien Dit Malick!
En Juin, 2014 (23:00 PM)Participer à la Discussion