La révélation faite par l’ancien Secrétaire général de la Ld, Mamadou Ndoye, sur la façon dont l’actuel chef de l’Etat traite avec certains de ses alliés de Bennoo Bokk Yaakaar témoigne au-delà des ruptures promises aux Sénégalais, de la persistance des mauvaises pratiques de gestion pourtant dénoncées sous le régime de Wade.
Idrissa Seck avait-t-, raison en partie quand il disait de l’actuel chef de l’Etat qu’«il a tous les défauts de son prédécesseur au Palais de la République, Me Abdoulaye Wade mais pas une de ses qualités». Après les révélations fracassantes de l’ancien Secrétaire général de la Ld, Mamadou Ndoye sur la façon dont l’actuel chef de l’Etat traite avec certains de ses alliés de Bby, cette question mérite bien d’être posée. Pour cause, après seulement cinq ans de gestion à la tête du pays, le président Macky Sall qui est pourtant arrivé au pouvoir sous le sceau de «la gouvernance sobre et vertueuse» en rupture avec certaines pratiques de gestion aux antipodes des règles de bonne gouvernance que l’ancien régime avait fini d’ériger en droit ne cesse d’être cité dans de grosses affaires politico-financières. Aujourd’hui, on peut bien dire sans risque de se tromper que le président Sall qui a occupé tous les postes de l’administration sénégalaise jusqu’à devenir président de l’Assemblée nationale en passant par la fonction de Premier ministre sous le régime du président Wade a fini de reproduire toutes les mauvaises pratiques de gouvernance de son prédécesseur.
Politique sélective de reddition des comptes avec à la clé une protection assurée aux personnalités de son camp pourtant épinglés par des rapports d’audits pendant que celles hors Bby sont trainées devant les juridictions. La promotion de la transhumance politique avec des campagnes de débauchage au sein même ses formations alliées, des marchés de gré à gré à coût de milliards sans oublier le reniement de certains engagements à l’image de la taille du gouvernement, la réforme du Conseil constitutionnel avec la possibilité offerte au président de l’Assemblée nationale et au Conseil supérieur de la magistrature de nommer des membres. À cela s’ajoute la sortie de l’ancien secrétaire général de la Ligue démocratique, Mamadou Ndoye chez nos confrères de Sud fm (radio privée). Qui révèle que Macky Sall lui avait proposé de choisir entre un poste de ministre-conseiller et un traitement de 4 millions par mois.
Cette révélation qui n’est certainement qu’un petit rayon de lumière sur l’immense obscurité qui entoure la façon dont l’actuel chef de l’Exécutif diligente ses rapports avec ses alliés de Bby témoigne qu’on est non seulement encore très loin des ruptures promises mais aussi de la persistance des mauvaises pratiques notées lors du régime précédent au sommet de l’Exécutif. Car le président Macky Sall est loin d’être le premier chef d’Etat sénégalais à utiliser de l’argent public pour asservir ses alliés politiques. Avant lui, son prédécesseur Me Abdoulaye Wade faisait également recours à ses transactions obscures avec de l’argent public avec certains de ses alliés de la Cap 21. D’ailleurs, c’est à cause de ces transactions obscures que And-Jëf s’est disloqué en trois blocs : Aj/Pads authentique pro Landing Savané, Aj/Pads pro Mamadou Diop decroix et Yoonu Askan wi.
Ceci à la suite aux révélations de l’ancien Premier ministre et directeur de campagne du candidat Wade pour la présidentielle de février 2012 au sujet du versement par Wade à Landing Savané Sg de Aj/Pads d’un montant mensuel de 30 millions de francs à l’insu de ses camarades de parti. En réaction, Decroix avait non seulement refusé de suivre son ex-patron dans sa décision de quitter la mouvance présidentielle mais aussi avait engagé devant la justice la bataille pour le contrôle du parti qu’il a finalement remportée. À l’époque, cette révélation qui venait ainsi confirmer les rumeurs concernant l’utilisation de l’agent public par le président Wade pour entretenir ses alliés avait suscité une vague d’indignation au sein de l’opinion publique sénégalaise.
Politique
6 Commentaires
Anonyme
En Septembre, 2017 (16:41 PM)Joola
En Septembre, 2017 (16:54 PM)Anonyme
En Septembre, 2017 (17:51 PM)Anonyme
En Septembre, 2017 (20:55 PM)Cet aveu de Mamadou Ndoye, ancien Sg de la Ld, n'est pas une surprise et démontre une fois de plus, la légèreté avec laquelle nos autorités gèrent les deniers publics. Des deniers publics qui le plus souvent, servent à engraisser les politiciens, alors qu'ils devraient être exclusivement, destinés à satisfaire les besoins des populations gagnées par la paupérisation.
Ce qui est plus révulsant dans cette situation, c'est le fait qu'elle soit l’œuvre du président Macky Sall, chantre de la rupture. Pourtant ces pratiques avaient toujours été dénoncées sous Wade, qui allouait aux chefs de partis regroupés dans la Cap 21 qui le soutenaient, un salaire et des denrées alimentaires.
Si Landing Savané à lui seul percevait 30 millions mensuels, que devait-il en être pour les autres ? En tout cas, il est certain que ces souteneurs ont dû engloutir des milliards de nos pauvres francs. Au lieu de mettre un terme à cette dilapidation de l'argent public, le Président Sall a, au contraire exacerbé ce phénomène. Déjà en 2013, des membres de la coalition «Macky 2012 » avaient lors d'un point de presse, fait de graves révélations sur les largesses du chef de l’État à l'égard de ses alliés.
Selon ces souteneurs « Macky Sall distribue chaque mois, 10 à 15 millions à certains de ses alliés ». Comme pour corroborer les propos des souteneurs du Président Sall et enfoncer le clou, le journaliste Cheikh Yerim Seck révèle dans son livre « Ces Goulots qui étranglent le Sénégal », que « chaque mois, chacun des principaux leaders de Benno Bokk Yaakar reçoit 20 millions de francs Cfa des fonds tirés des fonds politiques ».
Aujourd'hui, il ne fait l'ombre d'aucun doute que ces histoires de «gagner ensemble et gérer ensemble » brandis par les politiciens, ne sont qu'un prétexte pour se partager nos maigres ressources. Ce qui révulse le plus dans cette situation, est que l'argent distribué aux politiciens professionnels, dont l'utilité reste à démontrer, aurait pu servir à soulager les nombreux maux auxquels les populations sont confrontées.
Pourtant, cette manne financière engloutie par ces mange-milliards aurait pu par exemple, construire des milliers de salles de classe en remplacement des abris provisoires qui pullulent dans l'intérieur du pays, des logements sociaux, ou encore venir en aide aux nombreux malades démunis qui investissent les médias pour solliciter de l'aide ou encore, indemniser ces braves ex-travailleurs de la Sias, Ama Sénégal, Sotrac et autres, qui passent tout leur temps à faire la gréve de la faim pour rentrer dans leurs droits.
Mais que nenni, les autorités semblent avoir d'autres chats à fouetter. Maintenant,on comprend mieux pourquoi les partis politiques poussent comme des champignons, leur seule finalité est d'en faire un raccourci, pour atteindre "l'émergence". Quant aux populations, elles devront encore attendre l'horizon 2035.
Et puis, dans tout ça, les eux dans eux là, combien se partagent-ils donc ?
Baross
En Septembre, 2017 (12:20 PM)Bambi
En Octobre, 2017 (11:29 AM)L'on a vu un taximan devenir un grand milliardaire dans ce pays par les faveurs du grand mohican
La môme citoyenne dans l'agora
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