L’opposition et les syndicats ont reçu la lettre du Président Abdoulaye Wade, les invitant au dialogue pour établir un climat de paix politique et social. Le Chef de l’Etat leur demande de trouver une date d’un commun accord avec son ministre conseiller chargé des affaires politiques Sérigne Mbacké Ndiaye. Reste à voir la suite que vont donner l’opposition et les syndicats à cette main tendue. EXCLUSIF
C’est officiel ! Le Président Abdoulaye Wade a saisi par écrit l’opposition et les syndicats pour un « dialogue républicain, franc, loyal et patriotique ».
Dans une lettre datée du 12 juin dernier, le Chef de l’Etat semble disposer à parler de tout avec les partis politiques et ses compatriotes.
D’emblée, il souligne que malgré les récriminations contre le fichier électoral et les allégations récurrentes de violation des droits de l’homme, « s’il subsistait des insuffisances (Ndlr sur le fichier électoral et le respect des droits de l’homme), celles-ci pourraient, être résolues dans un contact direct entre le Gouvernement et l’opposition »
Non sans préciser que « ces deux revendications majeures de l’opposition, satisfaites, sont devenues sans objet ».
Le Président de la République fait remarquer que le fichier électoral ne peut plus être contesté puisqu’il a servi aux élections locales du 22 mars denier. Des joutes électorales : « libres et transparentes, qui ont permis à l’opposition de gagner de nombreuses collectivités locales, dont de grandes villes ; parmi lesquelles la capitale » écrit-il.
Il évoque dans sa missive le passage avec succès du Sénégal au Conseil des Droits de l’homme des Nations-Unies, récemment à Genève en Suisse.
« Ce long débat contradictoire de plusieurs mois a été tranché par un vote en faveur du Sénégal. Il est assorti de félicitations unanimes de la Communauté internationale » souligne-t-il.
C’est dans ce sens que le Président Abdoulaye Wade explique : « que l’heure me paraît donc venue d’engager un dialogue entre le pouvoir et l’opposition pour parfaire notre jeune démocratie qui, grâce au pouvoir de l’alternance, est déjà une référence en Afrique et bien au-delà, et faire avancer encore notre pays plus loin, sur le chemin du développement puisque, dans ce domaine, le progrès est sans limite ».
Pour le Président Abdoulaye, c’est une occasion de persuader de sa « ferme volonté, demeurée inébranlable, d’établir un climat de paix politique et sociale dans notre pays, avec les partis politiques et les syndicats, dans le respect des droits de chacun. »
C’est ainsi que le Chef de l’Etat demande à l’opposition de considérer son invite : « si la proposition rencontre votre agrément, nous pourrions nous retrouver à une date arrêtée d’un commun accord. Sérigne Mbacké Ndiaye qui a accepté d’assurer volontairement la liaison connaît mon calendrier et pourrait arrêter une date avec vous » confie-t-il.
Moustapha Niasse, le patron de l’Afp a déclaré sur la RFM qu’à titre personnel qu’il ne croit pas au dialogue prôné par le Président Abdoulaye Wade. Tout en précisant que son parti n’avait pas été encore saisi.
D’autres voix dans l’opposition, sous le couvert de l’anonymat, soulignent que le leader de l’Afp a trop vite parlé. « Nous sommes en train d’étudier la lettre du Chef de l’Etat par nos différents partis ensuite par nos coalitions et nous aviserons » disent-elles.
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