"C'est devenu politique, ça m'emmerde".
En 50 ans de carrière, Gérard Depardieu a largement eu l'occasion de voir l'évolution du cinéma français, qui n'est plus à son goût aujourd'hui. Dans une interview accordée à Studio CinéLive à l'occasion de la sortie de son film Saint-Amour, il a taclé tout le monde. "Les acteurs bougent trop aujourd'hui. On sait tout de leur personnage avant qu'ils balancent une réplique.
C'est dommage parce que le film en pâtit forcément", a-t-il d'abord lancé.
Et si pour Depardieu, c'était mieux avant, pas question pourtant de célébrer sa carrière monstre. Du 6 janvier au 27 février dernier, la Cinémathèque française lui a rendu hommage... mais ne lui a certainement pas fait plaisir.
"Le milieu du cinéma est devenu politique, ça m'emmerde. Ils veulent me rendre hommage, je ne peux pas les en empêcher puisque je suis un personnage public, mais je n'ai pas du tout envie d'y participer. Ça me gonfle. Quand le cinéma arrêtera de se cirer les pompes, on verra. J'ai tourné dans deux cents films, je n'ai pas besoin de la Cinémathèque.
Les expositions de Renoir ou de Truffaut qu'elle a organisées étaient très réussies. Il vaut donc mieux être mort pour y aller".
"J'ai fait ce métier pour ne pas travailler"
Depardieu n'aime pas qu'on lui lance des fleurs et trouve même cela "lourd" d'être considéré comme "un monument du cinéma français". "Sans fausse modestie, quand on est dans la lumière et quand on est à ce point protégé, on ne va pas, en plus, se gargariser de compliments", lance-t-il.
Il livre malgré tout un conseil à ceux qui rêverait d'une carrière similaire à la sienne: "J'ai fait ce métier pour ne pas travailler, confesse-t-il. Au final, j'ai travaillé trois fois plus que n'importe qui".
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