Le Conseil constitutionnel a validé vendredi l’élection de Manuel Valls à Evry, rejetant les recours déposés notamment par la candidate de La France insoumise dans la première circonscription de l‘Essonne. “Les requêtes de Mme Farida Amrani et M. Ulysse Rabaté et de M. Gautier Albignac sont rejetées”, statue le Conseil constitutionnel, selon le texte de la décision.
Saisis le 28 juin dernier, les “Sages” ont donc rejeté la demande de la candidate de la France insoumise, Farida Amrani, battue au deuxième tour le 18 juin dernier par seulement 139 voix d‘avance, dans une atmosphère tendue. ”Le Conseil constitutionnel a ainsi pu mesurer en toute indépendance l‘inanité totale des arguments invoqués.
Je n‘en suis pas surpris, tant il était évident que les accusations grossières de fraude électorale contre le candidat que j’étais (...) ne reposaient sur rien“”, a réagi dans un communiqué Manuel Valls. “Je ne laisserai passer aucune tentative de continuer à salir la circonscription que je représente et le député que je suis”, poursuit-il, conforté dans son fief électoral après six mois d‘incertitudes.
Cette validation est un soulagement pour l‘ancien chef de gouvernement, qui avait abandonné le Parti socialiste au printemps et s’était rapproché de la majorité présidentielle afin d’échapper à la déroute de la gauche et rester député. Dans sa décision, le Conseil constitutionnel reconnaît toutefois l‘existence d‘irrégularités, mais pas en nombre suffisant pour inverser l‘issue du scrutin.
“66 votes, correspondant à des différences de signature significatives doivent être regardés comme irrégulièrement exprimés. Ces suffrages irréguliers restant en nombre inférieur à l’écart de voix entre les deux candidats du second tour, cette irrégularité ne saurait conduire à l‘annulation des opérations électorales”, précise-t-on. Farida Amrani et Ulysse Rabaté, son suppléant, ont annoncé pour leur part qu‘ils respectaient la décision, tout en faisant état de la persistance de “zones d‘ombres”.
“Nous respectons la décision du Conseil constitutionnel et réitérons notre confiance dans les institutions de la République. Plusieurs zones d‘ombre persistent, renforcées par la faiblesse de la défense de Manuel Valls tout au long de l‘instruction. Mais pour cette fois force est de constater que l’évidence ne suffit pas”, déclarent-ils dans un communiqué publié sur Twitter. Le Conseil constitutionnel rendait vendredi quinze décisions sur des contentieux aux législatives.
Il a annulé à ce titre l’élection du député Les Républicains Ian Boucard, dans la première circonscription du Territoire de Belfort, mis en cause pour avoir fait “réaliser et distribuer, les derniers jours de la campagne électorale officielle, deux tracts” faussement présentés comme émanant de La France insoumise et du Front national. L’élection du candidat de La République en marche Adam Lénaïck, dans la 2e circonscription de la Guyane, est également annulée pour cause d‘irrégularités dans la composition des bureaux de vote.
Elizabeth Pineau, avec Julie Carriat, édité par Yves Clarisse
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