Des funérailles solennelles sont prévues samedi 18 août, avec une messe célébrée par l'archevêque de Milan en présence de toutes les plus hautes autorités de l'État dont le président Sergio Mattarella.
Des familles de victimes ont décidé de boycotter l'hommage officiel. Alors que l'Italie commence vendredi 17 août à enterrer les dizaines de personnes tuées dans l'effondrement du pont autoroutier à Gênes, la polémique enfle.
Des funérailles solennelles sont prévues pour samedi 17 août en fin de matinée dans un hall du centre d'exposition de Gênes, avec une messe célébrée par l'archevêque de Milan en présence de toutes les plus hautes autorités de l'État dont le président Sergio Mattarella. Cette cérémonie officielle s'annonce toutefois potentiellement embarrassante pour les institutions italiennes : selon un comptage, noms à l'appui, du journal La Stampa, les familles d'au moins 17 des 38 personnes ayant péri dans la catastrophe préfèrent s'abstenir.
"Mon fils ne deviendra pas un numéro dans le catalogue des morts provoquées par les manquements italiens", s'est insurgé sur les réseaux sociaux, le père d'une victime. "Nous ne voulons pas une farce de funérailles, mais une cérémonie à la maison, dans notre église de Torre del Greco", a-t-il dit.
Les recherches continuent pour 5 disparus
Des funérailles se sont aussi déroulées dans plusieurs autres villes italiennes, par exemple dans une église de Pise où deux jeunes fiancés qui ont perdu la vie dans le drame, ont rapporté les médias italiens. Dans une chapelle ardente à Gênes, les familles veillaient les morts, devant quinze cercueils alignés et recouverts de fleurs, dont celui, de couleur blanche, d'un enfant. Trois autres cercueils devaient être portés dans l'immense salle dans la soirée.
Les secouristes cherchent encore de 5 disparus, des personnes susceptibles d'être passées sur le pont et qui n'ont plus donné de nouvelles depuis l'effondrement, dont le bilan officiel provisoire est toujours de 38 morts et 15 blessés. Dix d'entre eux se trouvaient vendredi encore à l'hôpital, dont six jugés dans un état grave, a fait savoir la préfecture. "Les recherches se poursuivent avec la démolition et l'évacuation des gros blocs du viaduc qui s'est écroulé pour retrouver les disparus", ont précisé les pompiers.
Le football italien rendra aussi hommage aux victimes. Alors que le championnat doit reprendre ce week-end, les matches de la Sampdoria et du Genoa, les deux équipes de Gênes, ont été reportés à une date ultérieure. Pour les autres rencontres, les joueurs observeront une minute de silence et porteront un brassard noir.
On ne peut pas mourir en payant le péage en Italie
Luigi Di Maio, vice-premier ministre italien
Pendant ce temps, la controverse entre le gouvernement italien et la société autoroutière gestionnaire de l'ouvrage, Autostrade per l'Italia, est lancée. Le gouvernement a rapidement annoncé son intention de révoquer la concession de cette entreprise sur le tronçon d'autoroute où s'est produite la tragédie."On ne peut pas mourir en payant le péage en Italie", a déclaré Luigi Di Maio, le vice-Premier ministre italien.
La société, qui appartient au groupe Atlantia, lui-même contrôlé à 30% par la famille Benetton, a assuré que ses contrôles de sécurité étaient sérieux. La holding de Benetton, Edizione (l'actionnaire de référence), a affirmé qu'elle ferait tout pour mettre au jour les responsabilités dans ce drame.
Atlantia a déclaré qu'une reconstruction du pont pourrait "être achevée dans les cinq mois", une fois le site accessible après la fin des recherches et des relevés d'enquête. Le groupe a aussi critiqué une annonce gouvernementale faite "en l'absence de toute certitude sur les causes effectives" du drame et prévenu que la révocation coûterait cher en indemnités à l'État. Des milliards d'euros, selon des médias italiens.
0 Commentaires
Participer à la Discussion